.6. Hannibal Lecter
Je me saoulais à Keren Ann, jusqu'à arriver à l'overdose quand C. est arrivée avec ses cheveux blonds platines, son air un peu paumé, et ses souvenirs qu'elle traine comme des casseroles.
C. n'était pas seul, elle était avec une autre C. qu'elle a rencontrée en école de commerce.
C. n'est qu'une fille, C. est ce que la banalité fait de mieux, C. est un amour de jeunesse et C. m'a rappelé un temps révolu. L'époque où je connaissais pas Zach Braff, que je portait des joggin' decathlon, que j'avais des cheveux courts encore plus blonds et qu'en grand secret le soir j'écoutais la libre antenne de Skyrock. Elle m'a rappelé l'époque du collège, de ces histoires bêtes, du fait que j'étais un autre parmis un tout, et que par dessus j'aimais par obligation et pas par affection.
Elle m'a rappelé les single que j'achetais 33 francs tous aussi nuls les uns que les autres, les après midi passés les uns chez les autres, les étés à s'imaginer où l'on sera dans 5 ans, les batailles d'eau dans le parc de la fac, le lipton, la limonade, M., puis A.C, puis L., puis C., puis K, puis V. Tout remonte, tout revient et on se souvient que dans un ailleurs on a été un autre et c'est comme si ça n'était jamais arrivé.
Dans la rue on ne me reconnait plus, alors que moi je me souviens bien.
Dans les rues je ne me retrouve plus alors que je connaissais bien.
Le temps fait bien son affaire, c'est comme ça.
Humeur : Migraineux
Chanson : Cat Power - Free
Photo : Tom Craig