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15 Hyde Park, London City. Ocean city boy.

10 avril 2007

.16. Les garçons spytvski

Bande Son : Sayem - World of flowers

1. Surpris le plat en verre que j'avais entre les mains s'écrase contre le sol et se brise en mille morceaux.
Le chien hurle. La tâche écarlate qui grossit sur le sol.
Les portes qui s'ouvrent brusquement. Je reste tétanisé.
Lui, hurle de douleur, son jean s'imbibe de sang.
Ca sort ça entre. Ca crie. Ca panique.
Et je reste là immobile dans un couloir qui s'anime.

2. Il monte les escaliers. Son regard sur moi en dit long.
Mes mots froids à son oreille ne sonnent pas comme je voudrais.
Un gloussement suggestif. Mon regard glacial.
Je deviens agressif.
Il énonce le nom d'un autre. Je me retourne. Comment sait il ?
C'est plus que ça. Plus qu'une petite histoire.

1. Il parle, il me saoule avec son flot de paroles.
Pour raconter la même histoire. Il n'a pas de côté épique.
Et pourtant il y croit.
Je n'ai plus cinq ans, je ne crois pas à tes mensonges.
Reprends un verre, reprends une cigarette et tais toi. Tais toi. Tais toi.

3. Ils se regardent. Ils se disent qu'ils sont heureux que tout va bien.
Pour mieux se critiquer les uns les autres une fois qu'ils seront chez soi.
C'est tellement bête. Tellement ridicule de faire semblant.
Tellement ridicule de faire semblant de ne pas être froid et de ne pas être soi.

4. Il fume, il s'énerve. Il tape du pied.
Dans dix minutes il râlera et ira se promener. Il ira fumer.
Il n'est pas bête. Il n'est pas moche. Il n'est pas caractériel.
Il est juste indépendant et ça personne ne veut comprendre.

The_Beach_by_cheblass

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10 avril 2007

.15. Camel light & Whisky

Je compte les jours. Les jours qui me séparent des ailleurs ensoleillés qui me feront peut être oublier un peu plus l'hiver qui s'est attardé.
Je compte les minutes silencieuses qui me séparent de son prochain murmure.
Je compte les semaines qui me séparent de mes prochaines bêtises, que je ferai consciencieusement. Sans faux plis, sans cicatrices, avec le plus de discernement et de froideur possible pour surtout ne pas avoir mal.
Je cherche à percer sa carapace. Au fond on ne se comprend pas parce qu'on est bien plus semblables que l'on veut bien le penser. Là est tout l'inintéret de l'intéret.
Je compte les jours de son retour en France. Parce que j'ai envie que l'on rit tous ensemble comme on sait si bien le faire. J'aimerais tellement qu'on se sente invincibles et sûrs de soi. J'aimerais tellement.
Pas de faux semblants. Pas de mensonges. Pas d'excuses bidons. Que du bon.

Jusqu__a_la_fin__by_cafedeparis

Humeur : Ennuyé
Photo : Jusqu'à la fin - Cafedeparis
Chanson : Trouble - Coldplay

9 avril 2007

.14. Range tes yeux

Soyons honnête et expéditif. Disons le très rapidement comme on le sentira moins passer : Ce week end craignait.
Le principe de la réunion de famille inter-cousins me plaisait, m'attirait même. Moi qui pourtant n'est pas été gâté du côté familial.
Et bien plantage total. Pas horrible, non. Juste terriblement ennuyeux.

On ne parlera pas de la scène violente que j'ai faite à mon frère.
On ne parlera pas non plus du refus total de mes parents d'acheter un lit deux places. Quand je disais que c'était bien parti...

Pour remonter le niveau de cette note sans aucun intéret, sachez que j'ai vu La pianiste, film qui doit dater de 2001 avec Isabelle Huppert, Annie Girardot, Benoît Magimel.
Soyons honnête ce film est séduisant à un premier abord : deux prix d'interprétation à Cannes, un prix de Berlin, de bons acteurs, un bon décor, une bonne histoire.
Pour la faire courte Erika (Huppert) est prof de piano à tendance étriquée, sadomasochiste, légèrement garce à l'esprit tordu dans un conservatoire ultra classique de Vienne. Elle habite avec sa mère (Annie Girardot), qu'elle ne peut vraiment supporter (quand on a quarante ans et que l'on habite toujours chez sa mère, ça se comprend), elles se crêpent le chignon, se battent, Annie Girardot agissant en mère ultra protectrice comme si sa fille avait toujours 12 ans.
Benoit Magimel court après Isabelle Huppert et vient jusqu'à s'inscrire dans son cours dans le but de la séduire, et va découvrir à ses dépends les tendances sexuelles ultra malsaines de la pianiste.

Pour la faire courte le début est gentil, plutôt mignon. La sexualité de la pianiste surprend mais cadre totalement à sa personnalité froide et rigide. Le jeu de séduction entre Huppert et Magimel vaut le détour, Magimel adorable dans le rôle de l'élève transi d'amour pour sa prof.
Ensuite ça se gâte, puisque le sexe devient l'intrigue principale du film. Ca va bien un moment, on bave sur Magimel, on trouve ça assez audacieux et osé mais ça lasse. La seconde partie du film ressemble grossièrement à Blue Velvet de David Lynch (si mes souvenirs sont exacts), quant à la fin, elle est carrément bâclée voire décevante le scénariste ne prennant pas vraiment de position, laissant (comme tout au long du film) le choix de au spectateur décider ce qu'il veut bien comprendre.

En bref ce film se limite à un voyeurisme morbide d'un couple auto-destructeur et glauque qui amène une seule question "Est ce Magimel qui est atteint ou alors Huppert ou encore Girardot ?".
A regarder, la première partie.

IMGP7610

Humeur : Silencieux.
Photo : Are you awake ? - Moi
Chanson : Amie - Damien Rice

9 avril 2007

Je n'aime définitivement pas les adieux sur les

Je n'aime définitivement pas les adieux sur les quais de gare. Je n'aime pas quand mon père tient la main de ma mère. Je n'aime pas quand ils se pensent parfaits. Je n'aime pas quand ils me disent non alors que ça ne leur coûte rien.
Je n'aime pas rentrer dans ma cage dorée. C'est ce que j'ai pensé lorsque j'ai rentré la clé dans la serrure.
Je n'ai pas reconnu ma maison dans la pénombre, ni le froid, ni encore l'odeur.

Je réponds brievement à leur question. Eux continuent à exploiter mes brèches béantes. Me rappeler l'avenue d'Italie, Bercy et la Bibliothèque François Mitterrand, ils auraient pu s'abstenir, parce que ça c'est dégueulasse. De toutes façons ils sont comme ça, malsains et dégueulasses.
Les façades. Passés maîtres en la matière. Ils racontent sans cesse les mêmes histoires qui ne nous intéressent plus.
On revient au point de départ.
Je leur ferai mal un jour où je serai trop furieux pour me contrôler. En attendant c'est moi qui morfle, c'est moi qui m'ébrêche. Et eux continuent d'être.

Je suis peut être trop gâté. Je suis peut être trop.
En attendant on rêvera de chaleur humaine à s'en fendre les paupières, parce qu'il n'y a que ça à faire.
Il n'y a que cette idée fixe qui rende tout ça supportable.

6 avril 2007

.13. The best little secrets are kept

Le garçon est juste devant moi. Il repousse négligemment la mèche de cheveux qui lui cache la vue. Ses cheveux blonds et lisses retombe mollement sur le côté. Dans deux minutes il soupirera à nouveau, et repoussera cette même mèche. J'en ai des sueurs froides.
Je le suis depuis maintenant 5 minutes dans l'espoir qu'il se retourne, parce que secrètement j'ai cette boule au fond de mon estomac qui s'accentue.

Il se penche vers son sac, allume une cigarette, me laissant suffisament de temps pour apercevoir son menton en galoche et ses longs doigts fins et noueux. Mon regard capte tout ce qu'il est possible de voir, sa démarche, la façon qu'il a de se tenir, les mimiques qu'il a quand il parle.

Je n'arrive toujours pas à le voir de face. Mon coeur bat tellement vite. Il faut que je vois son visage, il faut que je sache si c'est Marc, c'est la seule chose qui compte à cet instant : Savoir si oui ou non il est en vie. Il se dirige vers son scooter, et je n'ai toujours qu'une magnifique vue sur son jean. Alors tant pis, je lui fais volteface. Je m'élance, je le dépasse et je me retourne. Et la lumière fut.

et_pendant_ce_temps_la

Tu as vu ce garçon là bas, il te ressemble.
Je sais. J'en ai eu des sueurs froides.
Avec cette chaleur ?

Humeur : Paresseux
Chanson : In my place - Coldplay

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6 avril 2007

.12. Allumeur !

On se lie. On se dénoue. C'est aussi simple que ça.
On se promet qu'on sera là, pour les uns, surtout pour les autres, toute notre vie. A la première tête qui passe, à la première ivresse, on brise nos cages de verre et on s'oublie.
On a beau s'y faire. On a beau s'y être déjà fait. On a beau prévoir, et se protéger du mieux qu'on peut des éclats de verre, il y a toujours ce putain de pincement au coeur, cet espoir insipide que le "nous" sera invincible. Moi je ne suis pas de ceux là.
(Ceci n'a rien à voir avec Giovanni)

Et puis il y a toujours la cerise sur le gateau, la meringue sous l'épaisse couche de glace du mystère, il y a les bulles du champagne... Moi gourmand ? ça se saurait.
Je disais donc qu'il y a ces gens, ces autres, dont on n'attendait rien, ceux que l'on rencontre presque au hasard, qui à bout de plusieurs années vous prouvent qu'ils tiennent à vous, qu'ils ne vous jugent pas et qu'au fond ils comprennent comment vous fonctionnez. On en rit. On rit de nous même. Et on se dit je crois presque tout. On ne pense pas, les mots sortent, les envies aussi. Il n'y a pas de barrière, on peut tout dire, vraiment tout. Et ça c'est vraiment grisant.
Je vous souhaite tous d'avoir un double S. dans votre vie. Sinon vous ne savez pas à côté de quoi vous passez.

What_I__d_give____by_ElevenOrchids

Humeur : Hâte d'être demain.
Photo : What I'd give - ElevenOrchids
Chanson : Hallelujah - Jeff Buckley

4 avril 2007

.11. Viens, on s'arrache.

On s'attache. On s'entasse. On s'entache. On s'engage. On s'écoute. On se regarde. On se sourit. On se comprend. Parfois. Jamais. On rit. On pleure. On crit. On hurle. On écrit. On s'écrit. On se réinvente. On invente. On rêve. On fait comme ci. On ne fait pas comme ça. On compare. On matte. On observe. On fantasme. On imagine. On fait des plans. On laisse en plan. On laisse en friches. On reprend. On abandonne. On se donne du courage. On se dit c'est bien dommage. On fait comme ci. On ne fait pas comme ça. On remplit les pages blanches. On s'épanche. On s'étanche. On débranche.

Et puis on s'arrache.
Rien de grave en somme.

Hell (à l'origine roman de Lolita Pille) adapté par Bruno Chiche est plutôt moyen, bien que Sara Forestier joue bien la paumée/garce.
L'album Plans des Death Cab for Cutie est pas mal.
J'adore le gang des BB Brune d'ailleurs.
Par contre je n'encadre plus ni les Naast, ni les Plastiscines.
L'album de Jehro est chouette. Fawn de The sea and the cakes aussi, je le recommande chaudement.
Et je suis amoureux des Fratellis. (The whistle in the choir). Et colour one de Sia est vraiment génialissime, et si vraiment vous avez aimé vous pouvez la retrouver dans le très bon In the Garden de Zero7 où Zero7 chante avec José Gonzalèz, dont l'album Veneer est excellent.

Si vous avez suivi, tant mieux. Sinon vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Iz_by_shagagraf

Humeur : S'ennuie (déjà).
Photo : Iz - Shagagraf
Chanson : I want love - Jehro

3 avril 2007

Les lumières dansent, les murs semblent s'être

Les lumières dansent, les murs semblent s'être rétrécis. Je connais cette sensation, elle n'est pas bonne, j'espère juste pour quelques heures oublier. Je ne peux pas marcher sans me tenir au mur, j'ai l'impression qu'ils respirent.

Ce n'est même pas un appel à l'aide, ce n'est pas une noyade, ce n'est pas un signe de jalousie, je veux juste oublier pour quelques heures. Oublier que je suis un fantôme dans une cage dorée, oublier la solitude qui me tient froid au moment de dormir, oublier les drames de ces derniers mois, oublier tout tout tout, pour ne rien retenir.
Au fond c'est raté. S'il y avait du monde j'aurais probablement ri. Mais ce n'est pas le cas.
La musique hurle, ça ne me provoque pas de mal de tête. Je ne suis même pas en état d'être cohérent, je cogite tout et son contraire, j'imagine ma tête blafarde de demain. Ils avaient pas qu'à se barrer. Ils n'avaient pas qu'à déménager. Ils avaient pas qu'à être absent.
Et lui, il n'avait pas qu'à exister.

Et moi et mes putains de défaut, ma complexité, ma paradoxalité, moi et ma chiantise constante, moi et mes peurs, moi, moi, moi. Overdose de moi.
Et moi je suis ébrêché, fêlé de partout, et il va falloir beaucoup de temps pour être réparé. Beaucoup. Beaucoup de temps, beaucoup de gens, beaucoup de volonté aussi. Beaucoup de tout.

Attention cette note risque d'être effacée demain lorsque j'aurai décuvé.

Je suis un petit garçon paumé, frigorifié apeuré. Je n'ai jamais été un petit garçon, on ne m'a jamais autorisé à l'être il faut bien que ça ressorte à un moment ou un autre.
Les larmes glissent silencieusement sans que je sache pourquoi, ils partent et je sais parfaitement pourquoi. La solitude crée parfois des génies, je n'en serai jamais un. Pire que ça, je ne veux surtout pas en être un. Jamais au grand jamais.
Je veux être différent mais surtout pas exceptionnel, énigmatique mais pas mystérieux, suggestif mais pas facile, classe mais pas (trop) difficile.

Putain, je suis vraiment trop con. Trop con de tenir ce blog comme un journal d'adolescent. Trop con d'espérer que l'on me rendra le quart de ce que j'ai donné. Trop con de croire que ça changera, et que ça peut changer parce qu'au final ils sont tous aussi méprisants, égocentriques et vomitifs les uns que les autres.
Je plais aux nazes, les nazes ne me plaisent pas, je suis méprisant autant qu'allumeur, critique autant que je peux être cru, je veux un ailleurs où l'on ne me connait pas, où mes brêches ne seront pas une faiblesse.

1 avril 2007

.10. Résolutions

1) Arrêter d'être chiant.
Résolution la plus dure à réaliser.

2) Arrêter de faire QUE des articles déprimants.
On va finir par croire que le spleen de Baudelaire c'est du Pipi de chat. Et puis il y a bien plus grave.

3) Ecouter du Janis Joplin.
Fastoche. Les doigts dans les oreilles.

4) Faire l'amour.
Je ne vais pas pouvoir me retenir (encore) longtemps.

5) Acheter des nouvelles chaussettes.
Je n'ai plus que des moches informes qui déteignent.

6) Acheter des nouvelles chaussures.
Deux paires de converses. Toutes les deux trouées.

7) Ne pas dépenser TROP d'argent.
Pas en accord avec les deux précédentes. Cf 11)

8) M'ouvrir un peu plus à mes parents.
Parce que Daria à côté c'est du pipi de mammouth polaire.

9) Ranger ma chambre.
Si vous voulez voir à quoi ressemble un champs de bataille.

10) OBTENIR CE FOUTU LIT !!!!!
Cf 4). Aux dernières nouvelles (après visitage comaternel hier de Ikea), le projet est recevable par les parents. Ils ont compris ils l'acceptent. Le seul hic est que je dois me débarasser de mon lit une place quasi neuf. Soit je le refile à mon frère qui dort dans un lit trop petit pour lui (mais il faudra se débarasser de son lit à lui, et d'ailleurs il ne veut pas du mien), soit je le refile à Emmaüs, comme ça je fais une bonne action. Maman veut pas d'Emmaüs, Clément du lit, Papa lui ne s'implique pas. Je suis bien barré. Je vais vraiment râler voilà.

11) Trouver un job. Ou faire du chantage affectif à ses parents.
Ou me faire entretenir par un autre/une autre.

12) Vérifier que je me fais bien draguer par mon prof de bio.
Voilà qui pourrait être utile si je veux arrondir certaines de mes notes.

13) Arrêter de complexer sur mon poids.
Le grand suédois mince est un style incompris. De toutes façons je vous enquiquine tous na.

Cette note a été inspiré par Arathéa.

1 avril 2007

.9. Histoire de bonnes soeurs.

Je suis rentré précipitamment dans la boulangerie. Je connais bien cet endroit, j'ai la sensation de l'avoir toujours connue. C'est notre balade du dimanche, on passe par l'église, on prend le petit chemin, on s'arrête devant mon jardin avec le petit bassin aquatique, et l'immense batisse est là. Juste en dessous du docteur. Parfois l'hiver il y a des animations devant la vitrine et avec mes grands yeux clairs en amande, je reste là, silencieux à regarder les petites lumières s'allumer et s'éteindre, les personnages bouger. Je ne pense à rien, je veux juste que ce moment ne s'arrête jamais.
J'ai collé mon nez court et mes petites grandes mains sur la vitrine, laissant de longues trainées que la boulangère devra nettoyer. Je m'en moque elle m'aime bien. Papa m'appelle, puis me rabroue lorsqu'il voit les tâches sur la vitre. La boulangère rit, elle dit qu'elle comprend bien.
Comme pour s'excuser, il achète une religieuse au chocolat que la boulangère emballe. J'essaye de comprendre son truc, en cinq plis elle arrive à faire une pyramide que l'on tient par le sommet, de peur d'écraser le contenu. Elle me tends le paquet, en me disant de bien faire garde.

Je n'écraserai jamais la religieuse. Jamais.

***

- Je te préviens, je dois passer prendre le pain et poser mes habits au pressing.
- Tu n'as pas eu le temps de le faire avant ?
- Non mais si ça te dérange tu me le dis et tu taperas les trois bornes qui nous séparent de la maison à pied. Moi vois tu, je ne suis pas un étudiant, je n'ai pas beaucoup de temps en semaine. Moi, je travaille.

Je soupire. Je suis sûr que je serai plus vite rentré à la maison à pied.
Papa rentre dans le pressing, il traine toujours cette odeur de linge frais que j'aime tant. Une femme se tient derrière le comptoir, une trentaine d'année, plutôt jolie, et franchement méditerrannéene.

- Bonjour. Mon fils.
C'est bien, je suis ton fils je n'ai même pas de prénom. De toutes façons tu serais bien incapable de te souvenir de ma couleur préférée, alors de mon prénom... T'aurai pu dire que j'étais ton amant ça serait plus drôle.
- Bonjour. Enchantée.
- Moi de même.
- Je viens poser des pantalons, il est possible de changer une poche ?
Mon chéri, tu prends une aiguille, du fil, et un peu d'huile de coude et en trois minutes tu seras capable de la réparer.
-
Oui mais ça ne sera pas avant la semaine prochaine.
- Je ne suis pas pressé, j'ai pas le temps de passer en semaine.

Dans deux minutes tu lui sortiras ton jeu de quarantenaire cool et bien entretenu, tu lui feras indirectement du charme, mais tu aimeras penser que tu lui plais, tu lui vanteras mes mérites comme on joue au téléshopping. Il n'y a pas de doutes, tu es un bon commercial.
On quitte le pressing, et nous voilà arrivés devant la boulangerie. Du monde. Une boulangère que je n'aime pas. Je n'aime pas l'endroit, je n'aime pas les gens, je n'aime rien du tout. Je n'ai qu'une envie, ne pas être là.

- Bon, t'arrête de faire la gueule ?
- Ouais.
- Tiens tu as vu des religieuses.

Je me retourne, elles sont là, elles se tiennent fières derrière leur cage de verre. Je me revois encore quinze ans auparavant le nez collé contre la vitrine à les regarder, à imaginer leurs goûts. En vérité je les mangerai bien toute, mais Papa était là, et puis un vol à l'étalage pour un gamin de 5 ans, ça fait désordre.
Tous les dimanches, Papa en achetait une. La religieuse était son chantage, le chantage que je me tienne bien droit avec Claire, c'était la compensation de son absence aussi. On achète les petits garçons avec des viennoiseries. Mais ça ne marche plus avec les jeunes hommes.

- Tu en veux une ?
- J'ai passé l'âge de manger des religieuses.
- Il n'y a pas d'âge pour en manger.
- Non et puis je fais un régime hyper protéique, et la religieuse ne rentre pas dans la case "aliment sain".
- Un régime et puis quoi d'autre ?
- Laisse tomber j'en veux pas. Point.

La femme qui se tenait derrière moi était jeune. Elle tenait son fils par l'épaule quand celui ci a couru vers la vitrine, a collé son nez contre la surface froide et lisse, et a crié "Maman, des religieuses".
La boulangère a ri, la mère a protesté, le gamin a pleuré. Et moi j'ai souri.

Macarons_by_lucie_in_the_sKy

Humeur : Plein d'envies, plein de projets
Photo : Macarons - Lucie in the sky
Chanson : The Radio Dept - I don't like it like this

- Tu as vu ça, Papa ?
- Vu quoi ?
- Le petit garçon et les religieuses, ça te rappelle rien ?
- Non ça devrait ?

Tu n'as pas pris le temps de.

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